CEFORA-AOÛT 2023

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HARCÈLEMENT AU TRAVAIL !

Lorsque l’on parle de harcèlement au travail, la première image qui nous vient à l’esprit est celle du patron harcelant sa jeune secrétaire pour obtenir quelques faveurs… La réalité est plus complexe et peut se montrer très destructrice pour la victime. Quittons donc ces clichés pour faire le point sur le harcèlement en milieu professionnel.

LE HARCÈLEMENT MORAL AU TRAVAIL

Le harcèlement moral ou psychologique au travail peut s’exprimer de manière explicite ou discrète et insidieuse, ce qui peut le rendre difficile à détecter. Il ira de l’insulte la plus grossière à l’insinuation la plus fine en passant par toutes sortes de pressions professionnelles, administratives ou autres.

Ces persécutions peuvent être initiées par une seule personne, par un groupe ou parfois, par une majorité ! L’intention du harceleur est généralement hostile et son expression répétée, ce qui finit par atteindre la victime, soit au niveau de sa dignité et de ses droits, soit au niveau de sa santé physique ou mentale.

En conséquence, les arrêts maladie peuvent devenir plus réguliers, la personne peut se démobiliser au travail et finir par détériorer ses relations professionnelles de manière générale, la plongeant ainsi progressivement dans l’isolement ou la poussant à la démission.
Comble de l’injustice, la victime épuisée, finit régulièrement par se mettre en faute, en négligeant son travail, sa personne ou son comportement.

EXEMPLES DE HARCÈLEMENT MORAL AU TRAVAIL :

Insultes, communication ou messages intempestifs, réflexions déplacées, menaces de licenciement, acharnement, différences de traitement par rapport aux autres salariés ou collaborateurs, agressivité, mépris, intimidations…

L’intimidation fait partie des stratégies employées par les harceleurs, souvent en position de force. Il est important de considérer l’intimitation physique et verbale comme une forme de violence à part entière.

LE HARCELEMENT SEXUEL AU TRAVAIL

Le harcèlement sexuel au travail s’exprime essentiellement de deux manières :
Le harcèlement individuel porté par un(e) seul(e) harceleur(se). Le harcèlement de groupe, mis en place par plusieurs personnes. Le harcèlement sexuel individuel est considéré comme le plus fréquent ou le plus classique et peut prendre plusieurs formes. La situation la plus populaire sera celle du supérieur cherchant à obtenir quelques faveurs sexuelles d’un ou d’une employée mais l’inverse arrive aussi, même si les plaintes sont moins fréquentes. En cas de harcèlement sexuel porté par un groupe, la situation peut être encore plus délicate car toute une communauté peut se liguer contre une ou plusieurs personnes. Chaque acte est alors cautionné par l’ensemble du groupe qui instaure son cadre et banalise son comportement.

Les griefs se multiplient et la victime se retrouve rapidement isolée. Dans ce cas, se protéger peut s’avérer compliqué car les membres du groupe sont solidaires. L’effet de groupe peut augmenter la fréquence et l’intensité des persécutions, ce qui dégrade rapidement l’intégrité psychologique et physique de la ou des victimes se sentant impuissantes face au nombre. Oser signaler ces situations peut sembler difficile lorsqu’on se sent déstabilisé. Un soutien fort est pourtant souvent disponible dans l’entourage professionnel, personnel ou encore dans de nombreuses associations. Dans tous les cas, le harcèlement sexuel doit être signalé immédiatement. Il peut être particulièrement destructeur puisque s’attaquant directement à la nature d’une personne, qu’elle soit convoitée ou rejetée.

DÉFINITION :

Le harcèlement sexuel se caractérise par le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste, qui :
• Portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant
• Créent à son encontre, une situation intimidante, hostile ou offensante

Toute forme de pression grave, même non répétée, dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte sexuel au profit de l’auteur ou d’un tiers est considéré comme du harcèlement sexuel.

Il est puni quels que soient les liens entre l’auteur et sa victime.

En cas de contact physique avéré, la situation sera requalifiée comme une agression sexuelle, qui sera jugée encore plus sévèrement

EXEMPLES DE HARCÈLEMENT SEXUEL AU TRAVAIL :

• Faire des commentaires sexuels sur le corps d’une personne
• Faire des commentaires ou des insinuations à connotations sexuelles
• Faire des gestes ou à connotations sexuelles
• Utiliser des expression faciales de façon répétée comme cligner de l’oeil,
envoyer des baisers, se lécher les lèvres…
• Faire des propositions sexuelles à une personne ayant exprimé son désaccord

LE SEXISME «ORDINAIRE» ET LES AGISSEMENTS SEXISTES AU TRAVAIL

C’est ici que tout se complique !
Les définitions sont délicates à appréhender.

Le sexisme «ordinaire» porte ce nom car il rassemble de nombreuses habitudes sociales, les généralités les plus classiques et tous les stéréotypes que les hommes peuvent avoir sur les femmes ou inversement, bien-entendu.

On peut considérer le sexisme ordinaire comme quasiment universel. On le retrouve partout, dans l’humour, dans les traditions, au cinéma, dans l’éducation et même dans la langue française qui se réforme progressivement.

Le sexisme ordinaire est en général moins problématique car autant partagé par les hommes que les femmes.

D’apparence banale, il n’est en général pas particulièrement hostile, mais peut avoir tout de même des effets négatifs selon les contextes, les personnes concernées et l’intention qui le porte.

Les agissements sexistes sont quant à eux, définis comme l’ensemble des actions négativement discriminantes ayant pour cause le genre, le sexe ou l’orientation sexuelle supposée d’une personne.

Les agissements sexistes sont finalement les prémices du harcèlement sexuel et ne se distinguent de celui-ci que par la non répétition de l’acte.

Au travail, ce type de comportement peut-être caractérisé par un évitement, un rejet, un excès de critiques, un acharnement professionnel ou toute différence de traitement par rapport à une personne d’orientation sexuelle ou de genre différent.

Dans certains cas, cette différenciation ira jusqu’à l’inégalité salariale ou de moindres perspectives d’évolutions professionnelles. Elle passera souvent par la dégradation des conditions de travail de la victime.

Restons positifs !
Le travail de sensibilisation porte ses fruits et le monde professionnel a beaucoup évolué ces dernières années. Certains secteurs d’activité sont simplement meilleurs élèves que d’autres…

Des courants opposés apparaissent aussi remplaçant la misogynie d’antan par de la misandrie vengeresse ! Méfiez-vous donc des extrêmes qui ne répètent souvent que les mêmes comportements  en changeant simplement de genre.

Ci-dessous : l’émergence de genres minoritaires suscite encore la curiosité et la méfiance chez les personnes n’ayant pas été sensibilisées.

Il existe certains secteurs d’activité traditionnellement masculins ou féminins pratiquant la discrimination sexuelle à l’embauche, le harcèlement sur le lieu de travail et/ou les comportements sexistes. Ces situations tendent à diminuer mais elles existent toujours.

Les diverses compagnes contre le harcèlement ne résolvent pas nécessairement les situations mais permettent aux victimes de prendre plus facilement la parole pour témoigner. 
L’effet « boule de neige » est en cours et génère de plus en plus réactions à l’instar des « balance ton … » qui s’adapte à tous les thèmes.

LE CHOIX DES VICTIMES

Le thème du choix des victimes de harcèlement est au coeur des études actuelles sur le sujet. Il est important d’être sensibilisé aux facteurs qui favorisent ces situations afin de les anticiper et les résoudre.

Plusieurs enquêtes mettent en évidence des traits de personnalité redondants tels qu’une faible estime de soi, une timidité excessive, un profil atypique, un sentiment de faiblesse, de l’introversion ou de la passivité apparente.

Les profils considérés comme top rigides,

en franc désaccord avec les méthodes ou l’organisation de la société ou résistant simplement au formatage sont aussi fréquemment ciblés. Ces «signaux» peuvent potentiellement interpeller les harceleurs et il convient de se protéger particulièrement en travaillant sur sa défense. Certains profils semblent prédisposés à subir le harcèlement. Ces situations néfastes peuvent se répéter plusieurs fois dans une carrière et générer une pression psychologique grave sur la victime au long terme.

NUANCE !

Bien que ces études sur les victimes soient primordiales à la bonne compréhension du sujet, il est indispensable de considérer fermement, qu’aucune attitude, choix vestimentaire, ou autre «signal» ne saurait justifier un comportement inapproprié !
Ces arguments seront souvent présentés comme des excuses ou des circonstances atténuantes par les persécuteurs et les persécutrices.

QUI SONT LES HARCELEURS / HARCELEUSES ?

Les types de harceleurs(es) sont multiples. Ils se cachent généralement derrière un pouvoir particulier ou une supériorité hiérarchique :
• L’employeur ou un supérieur hiérarchique.
• Une personne exerçant une autorité de fait sur les salariés
• Des clients ou donneurs d’ouvrage dans le cadre d’un contrat de sous-traitance

Leur profil peut être assez difficile à détecter
car très hétéroclite : véritable tyran,
ancien harcelé, dominant et sûr de lui ou,
au contraire, introverti favorisant des situations de supériorité pour se valoriser.
Nous retrouverons ces mêmes profils chez les hommes et les femmes à peu de différences près.

À hiérarchie égale, le fréquent conflit entre collègues peut aussi dégénérer en harcèlement. L’effet de groupe contribue parfois au harcèlement, de manière générale en discriminant un profil présentant des différences par rapport à l’ensemble, discrimination physique, sexuelle, culturelle, raciale, religieuse ou autre…

Le comportement du harceleur peut être plus ou moins conscient selon le profil de la personne concernée. Ainsi, le harcèlement peut-être le fruit d’une mauvaise gestion émotionnelle, parfois passagère, ou au contraire une volonté perverse de faire souffrir méthodiquement une personne, ce qui peut s’apparenter à une perversité.

QUE DIT LA LOI ?

Tout salarié ayant commis des agissements de harcèlement moral est passible de sanctions disciplinaires prises par
l’employeur : mutation, mise à pied, licenciement.
Le harcèlement moral au travail est régi par les articles L1152-1 à L1152-6 du Code du travail et réprimé par le Code pénal
en son article 222-33-2 à deux ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende pour le ou les auteurs des faits.

QUE FAIRE EN TANT QUE STAGIAIRE ?

Si vous êtes stagiaire dans notre centre de formation, sachez que notre équipe est à votre disposition. Nous sommes là pour vous écouter et avons les moyens de mettre un terme à ces situations immédiatement. Nous vous rappelons que vous avez les mêmes droits que tout salarié et que vous devez les faire valoir dès le début de votre carrière !

Pour nous signaler un problème vous pouvez nous contacter sur : rh@cefora.re

Dans tous les cas, que ce soit pour vous même ou une autre personne, il est indispensable d’en parler et de signaler ces situations.

Si cela semble possible, et si ce n’est pas déjà fait, il est important de simplement s’exprimer auprès du harceleur pour manifester clairement son désaccord. Une simple discussion (avec ou sans médiateur) peut parfois ouvrir les yeux à l’agresseur et lui permettre de remédier à son comportement nuisible.

En cas d’échec, il vous faudra du renfort ! Le premier soutien, le plus précieux, sera celui de l’entourage, qu’il soit professionnel, familial ou amical.

Dans un second temps, vous devrez faire valoir vos droits pourn mettre un terme à la situation en rassemblant, si possible, preuves et témoignages.

Pour vous défendre vous avez le droit de recourir à plusieurs instances :

• Alerter le CSE (si il existe) et les représentants du personnel : En cas de harcèlement, vous pouvez prévenir les représentants du personnel ou les ressources humaines qui pourront vous écouter et initier une procédure de résolution, par médiation, avertissements ou sanctions.
• Alerter le référent harcèlement : Certaines sociétés disposent d’un référent désigné chargé de gérer ces situations.
• Alerter votre employeur : L’employeur peut être d’un grand soutien dans ce cas eta pour obligation de prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir le harcèlement au travail.

• Alerter la médecine du travail :
Il est important de notifier rapidement à la médecine du travail les difficultés rencontrées. Les médecins du travail sont habitués à ces situations. Ils respectent absolument votre confidentialité et peuvent attester d’éventuelles dégradations physiques ou mentales.
Alerter l’inspection du travail : Un agent de contrôle peut être mandaté pour vérifier si les faits signalés constituent un harcèlement et réaliser une enquête pour ensuite informer le procureur de la république du harcèlement avéré.

Une fois ces étapes effectuées vous devrez, selon son état de souffrance, vous reconstruire. Un soutien psychologique peut être nécessaire chez un professionnel de santé ou par voie associative.

Dans de nombreux cas, le harcèlement moral au travail n’est que le fruit de divergences mêlées à une lacune de communication et généreusement
assaisonnées d’émotions. Une médiation peut remettre les choses à plat et rétablir un comportement professionnel cordial.

LES PRINCIPALES ADRESSES ET RÉFÉRENCES NATIONALES

www.service-public.fr
Le site internet du gouvernement présente les principales données sur le harcèlement au travail.

www.legifrance.gouv.fr
Sur ce site, vous trouverez tous les détails concernant le code du travail liés au harcèlement moral ou sexuel.

www.harcelement.eu
Ce site propose de nombreux articles sur le harcèlement et le bien être au travail.

www.travail-emploi.gouv.fr
Un autre site internet gouvernemental décrivant les situations de harcèlement et de discrimination au travail.

www.idf.drieets.gouv..fr
Le site de la DRIEETS propose un dossier très complet sur la souffrance au travail et le harcèlement.

www.droit-travail-france.fr
Ici, c’est un site privé qui ouvre le sujet du travail en proposant des conseils juridiques selon les situations.

www.inrs.fr
Le site de l’INRS développe un dossier
sur le harcèlement et la violence au
travail.

www.france-victimes.fr
Ce site rassemble de nombreux dossiers
sur le harcèlement, le droit et les
éventuelles violences.

Les sites canadiens
Nos amis canadiens ont fait un gros travail
sur le sujet. N’hésitez pas à consulter leurs sites très intéressants.

 

ET LA SÉDUCTION ?

Rassurez-vous !
La séduction au travail reste autorisée si elle est basée sur un rapport d’égalité et de consentement mutuel. Prenez cependant garde à bien communiquer avec la personne concernée pour éviter tout malentendu !

Le silence ne vaut pas consentement…
Un sourire, non plus, aussi beau soit-il !
Et si consentement il y a, il peut être provisoire. Tenez-vous donc prêt à prendre du recul et ne brûlez pas les étapes.

Il peut être très simple de n’offusquer personne lorsque l’on reste attentif au bien être de l’autre.

62 % des salariés auraient déjà eu une aventure au travail ! Il serait dommage de n’avoir aucun coup de coeur en une vie de labeur…

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